La résistible ascension d'Arturo Ui : intervention de Stéphane De Belleval

Le 18 janvier, la classe de 1L1 s'est rendue à Châteauvallon avec Mme Alimi, pour assister à une représentation de La résistible ascension d'Arturo Ui, mise en scène par Dominique Pitoiset, avec Philippe Torreton. Suite à cette sortie, le directeur des relations publiques du CNCDC est venu au lycée rencontrer les élèves et leur expliquer certains choix de mise en scène. Léa a rédigé un compte-rendu de cette discussion, vous pourrez la découvrir ci-dessous.

Lundi 6 février, la classe de 1L1 a eu le plaisir de recevoir la visite de Stéphane De Belleval, responsable des relations publiques de Châteauvallon, un habitué des interventions pour sensibiliser les lycéens aux spectacles théâtraux.

Il est venu pour nous donner son interprétation personnelle de la pièce vue par la classe : La Résistible Ascension d’Arturo Ui.

 

La scène de nu présente dans la pièce, très longue et incompréhensible, fut enfin expliquée. Elle s’inscrit dans la mise en scène, renforce, surligne le côté humiliant de cet homme dépossédé de tout. On peut aisément remarquer que c’est une tendance dans les mises en scène théâtrales actuelles. Elle peut également renvoyer aux camps d’extermination des Juifs.

En effet, cette pièce raconte l'ascension d’un homme politique au pouvoir, par des moyens peu scrupuleux, et montre la montée d’un régime fasciste, en l’illustrant par de nombreuses références à Hitler et à Al Capone.

C’est une pièce politique, ayant pour but de sensibiliser le public : elle fut écrite il y a 75 ans, mais peut tout de même être rattachée à des événements actuels.

 

Après ses explications, M. De Belleval ne perd pas de vue ses objectifs : nous faire découvrir la scène théâtrale, pour que nous puissions, maintenant et à l'âge adulte, prendre plaisir à assister aux nombreux spectacles proposés.

Il nous explique que le théâtre est un art vivant, fait pour être représenté, fait pour être joué ; que le rôle des acteurs est d'interagir avec les spectateurs, de franchir le “quatrième mur”. Que ce “mur” est comme une loupe, sans aucun filtre. Il nous explique que selon Jean-Luc Godard, la différence entre le théâtre et le cinéma, c’est que le cinéma est vu derrière un écran, que ce n’est qu’une projection, que l’on peut passer par-dessus, mais que le théâtre, ça nous tombe dessus soudainement, sans aucune barrière, et que la violence y est donc plus choquante.

 

Il nous explique pourquoi mettre en scène des pièces vieilles de plusieurs siècles, comme celles de Molière : ces pièces, dit-il, sont intemporelles. Elles portent un message, capable de traverser les époques, sur les grandes histoires des Hommes et de la relation humaine : jalousie, amour, mort… Mais aussi par rapport à la qualité de la langue, et à notre patrimoine culturel. Ces pièces peuvent être jouées “à l’ancienne”, ou au contraire être réactualisées, comme celle vue par la classe.

 

Cette pièce fut placée dans un contexte différent, pour que les évocations d’Hitler soit comparées à la situation, même si les lieux sont différents, que les époques sont différentes, que les personnages sont différents. Le rapport avec les personnages est lui aussi différent : la pièce observe la théorie de Brecht sur la distanciation. Elle comporte des intermèdes pour rappeler des informations, pour que le spectateur s'intéresse plus au fond qu’aux acteurs. Par conséquent, on se retrouve avec un spectacle bourré d’informations, qui trop appuyées, deviennent agressives. C’est une mise en scène très moderne, qui nous a tous fait vivre cette fameuse expérience théâtrale

 

Léa Lefebvre 1L1