Histoire géologique des Alpes

Du Mercredi 3 Octobre au Vendredi 5 Octobre, une cinquantaine d’élèves de Terminale S du Lycée Bonaparte ont embarqué pour une enquête scientifique grandeur nature ayant pour ambition de reconstituer l’histoire géologique des Alpes.
Cette sortie s’inscrivait dans leur programme de SVT et a permis à nos fins limiers, encadrés par leurs maîtres enquêteurs, de reconstituer pas à pas, au gré de leur itinéraire, un scénario improbable pour le néophyte mais pourtant avéré par l’analyse scientifique des indices de terrain.

Explications sur les basaltes en coussins

Ainsi, d’entrée de jeu, la présence d’ammonites âgées du Jurassique, fossilisées dans des strates sédimentaires a posé le cadre de ce scénario hors format : les Alpes auraient donc été autrefois un océan alpin, digne des bains (et c’est peu de le dire !) dans des mers tropicales !

Ces strates marines inclinées à 45° portaient de plus, de part leur basculement contraire aux principes physiques de la gravité, la marque de forces compressives virulentes, sûrement liées à des contraintes tectoniques ultérieures… celles-là mêmes à l’origine des reliefs alpins que nous connaissons.

Fort de ce premier indice, les élèves ont poursuivi leur investigation en accumulant les témoignages géologiques de l’orogenèse alpine !

Un arrêt au lieu-dit Esclangon finira d’apporter la preuve des forces à l’œuvre : un contact anormal entre des unités géologiques faisant reposer du « vieux » sur du « jeune », qualifié de nappe de charriage, confirmera que l’épaississement des Alpes était bien lié à un raccourcissement causé par la rencontre des plaques lithosphériques continentales africaine et européenne.

Des plis hectométriques repérés dans le paysage valideront cette hypothèse.

Mais la clé de notre enquête sera la découverte, le 2ème jour et sous une météo radieuse, au prix d’une ascension conviviale de 800m de dénivelé, d’une véritable pépite géologique : un lambeau préservé de lithosphère océanique, le graal du géologue ! Une ophiolite perchée à près de 2600 m d’altitude au sommet du légendaire Chenaillet ! En foulant à cette occasion le mythique Moho nos experts apporteront la preuve sine qua non de l’océan perdu…

Enfin, au 3ème jour de notre reconstitution, éprouvés mais ravis par tant de révélations, l’échantillonnage des galets le long du Guil, belle rivière du Queyras, finira de sceller la fin de cette histoire : l’analyse des méta-gabbros à glaucophane portera au grand jour la marque d’une subduction océanique.

Les forces telluriques encore à l’œuvre et l’érosion constatées à l’ultime arrêt aux Mées n’auront finalement pas eu raison du flair désormais aiguisé de nos géologues de terrain !

 

Merci à tous les élèves pour leur participation enthousiaste et à Lune pour les photos !

 

L’équipe de SVT