La sortie géologie dans les Alpes vue par les élèves

En septembre dernier, 47 élèves de terminale scientifique sont allés à Montgenèvre et ses alentours pour une sortie géologie de trois jours, dans le cadre du projet CVLA "Culture Scientifique", réalisé en partenariat avec la Région PACA. Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu humoristique rédigé par une élève.

Logo Région

 

Sans se mentir, nous avons tout d’abord choisi de participer à ce voyage car il nous soustrayait à la torture de trois jours de cours. Un week-end à la montagne avec ses amis au lieu, entre autres, de cinq terribles heures de maths.

Nous sommes donc montés dans le bus en direction des Alpes, jeunes et naïfs, pensant partir dans une sorte de colonie de vacances pédagogique. Nous avons quelque peu déchanté à la distribution d’un superbe carnet de 16 pages qui devait nous servir de support pour les cours que nous allions recevoir. De plus, nous n’avions pas à nous plaindre, les images étaient en couleurs. Quelle joie !

 

Nous finissions tranquillement notre nuit dans le car aux fauteuils ô combien confortables quand la voix mélodieuse de M. Leenaert a charmé nos oreilles, nous indiquant que nous allions devoir sortir admirer une merveille préhistorique. Une chance que nous puissions la voir de nos propres yeux, car elle avait failli tomber entre les mains des Japonais, qui cette fois-ci ne voulaient apparemment pas se contenter d’une miniature. On avoue qu’on s’attendait à un truc "boring", car M. Moraze avait introduit le sujet au moyen d’une blague douteuse sur les gens de petite taille... Mais, contre toute attente, on nous a raconté une histoire plutôt cool. C’est ainsi qu’a débuté notre voyage dans le temps.

 

Seconde étape, même scénario, voix mélodieuse charmant nos oreilles, nous indiquant que nous allions devoir abandonner nos places à nouveau. Avec des chaussures de marche aux pieds. Pour crapahuter en haut d’un sommet qui n’est même pas le Chenaillet, celui que l’on attend tous. Perdre nos poumons. Voir les profs exécuter d’étonnantes figures (peut être inspirées d’une culture indigène, sait-on...) dans le but de nous expliquer comment se fait-il que la montagne en face de nous présente une couche de strates jeune au beau milieu de deux couches de strates anciennes. Le panorama valait bien un poumon en moins ! Redescente, tout le monde remonte à bord du vaisseau de Serge, le commandant.

 

Dernier arrêt : Saint-Clément s/Durance, et ses strates plissées, qui nous valent une nouvelle danse indigène. Fin de la démonstration : nous voilà partis pour une lente... douloureuse... virevoltante ascension jusqu’au très chic village de Montgenèvre, brumeux, humide, froid et absolument désert. Mais qui possède un golf international, s’il vous plait.

Après une soirée mouvementée et une nuit réparatrice, nous nous attaquons au col de l’Izoard. Il faisait au moins -8000. Mais... De loin, nous avons pu apercevoir le saint Graal : le mont Chenaillet. Nous avons évidemment eu droit à la danse indigène (ce doit être la tradition). S’ensuit un repas pluvieux à proximité du Guil, où nous allons ENFIN pouvoir nous adonner à notre passion : l’étude des cailloux. Pardon, roches. Encore une fois, nous sommes assez impressionnés. A partir de l’observation d’un gros rocher (qui n’avait pourtant rien demandé à personne), nous avons pu raconter son histoire, d’où il venait, pourquoi il était comme ça, quelles transformations il avait subi... De vrais psys.

 

Nous sommes ensuite allés nous promener dans Briançon où, nous tenons à le faire remarquer, un élève à échappé à la surveillance des professeurs et s’est évanoui dans la nature. Un court instant, malheureusement. Seconde nuit. RAS.

 

Réveil à 6h et départ à 7h pour l’ascension tant attendue. On constate cependant un manque certain de motivation chez les élèves. Après nous être étouffés maintes fois avec nos poumons, nous faisons un point observation. Péridotites en abondance, nous nous trouvons à un endroit où aucun être humain n’aurait dû se trouver : sous la croûte terrestre. Grand moment d’émotion, nous posons le pied sur le moho. Nous sommes actuellement à 35 km de profondeur environ. Nous remontons encore et descendons le temps pour atteindre l’océan, comme le prouve le mur de basaltes en coussins. Pressés par le temps, nous voilà contraints de redescendre sans monter jusqu’au sommet, au grand désespoir de certains.

 

Le vaisseau de Serge nous emmène dans un pâté de maisons faisant partie de la commune de Mées, ou se dressent les pénitents. Des hommes changés en pierre pour avoir un instant songé à commettre le péché de chair. Ou des siècle de charriage de galets par la Durance. Chacun le voit comme il veut. Nous jouons aux détectives, à la recherche d’un galet de gabbro sur le murs des maisons. Pas de chance pour les personnes de moins de 2.50m, il se trouvait au dessus de la porte d’un garage. C’est donc sur une déception que se termine ce voyage riche en émotions et découvertes scientifiques... Bon.

 

On râle beaucoup, mais c’était vraiment un super voyage, avec des paysages magnifiques, et contre les attentes de tout le monde, très intéressant et enrichissant en plus de nous avoir fait changer d’air et de nous avoir perdus dans les temps géologiques ! Nous remercions nos dévoués professeurs et notre documentaliste pour nous avoir prouvé que le ridicule ne tuait pas, même si l’on était adeptes des danses indigènes.

 

Camille C., TS3