Swann Arlaud, acteur-comédien césarisé vs "Exécuteur 14"

Ce mardi 9 février, l’acteur césarisé Swann Arlaud, nous a fait l’immense honneur de venir interpréter au théâtre du lycée Bonaparte « Exécuteur 14 », monologue d’Adel Hakim, inspiré de la guerre au Liban. Cette rencontre est le fruit du partenariat renouvelé entre le théâtre Liberté-Châteauvallon, scène nationale et le lycée Bonaparte.

« Imaginez où la haine peut mener … » « Quand tout est perdu, que faire ? ».

Exécuteur 14 raconte comment quelqu’un a pu en arriver là, esquisse Swann Arlaud, acteur récompensé au cinéma pour ses rôles dans Petit Paysan (meilleur acteur) et Grâce à Dieu (meilleur acteur dans un second rôle).

 

 

Les élèves de l’option théâtre de Mme Fillol et de M. Grulier, ont assisté à l’incroyable interprétation de l’acteur, Swann Arlaud, dans cette mise en scène de Tatiana Vialle et mise en musique par Dominique Mahut. En un peu plus d’une heure, les spectateurs sont plongés dans les souvenirs d’un jeune homme adamite devenu un combattant sanguinaire anéantissant ses ennemis zélites.

Dans un décor minimaliste, Swann Arlaud retrace les différents événements de cette vie de combattant, écorché par la guerre civile et les bombardements ; le tout rythmé par la musique électronique composée par Mahut.

 

 

A l’issue du spectacle, l’acteur-comédien, la metteure en scène et le musicien-compositeur ont répondu avec enthousiasme aux questions du public (que vous trouverez ci-dessous) et se sont livrés à une séance d’autographes. 

 

 

Interview du trio : Swann Arlaud, acteur-comédien, Tatiana Vialle, metteure en scène et Dominique Mahut, musicien-compositeur :

Cela vous fait quoi de rejouer sur scène depuis la fermeture des salles ?

Swann Arlaud : Je suis content et ému d’avoir eu cette proposition (NDLR : du théâtre Liberté de Toulon et du lycée Bonaparte). Ce spectacle a été créé l’an dernier au théâtre Liberté. Nous avons eu le temps de faire une représentation à Paris avant le COVID.

Pouvez-vous décrire la pièce en un mot ?

Tatiana Vialle : Un plaidoyer contre la guerre, oui cela fait plus d’un mot !

Swann Arlaud : Comment un concours de circonstances fait d’un homme un guerrier.

Comment avez-vous appréhendé ce texte ?

Swann Arlaud : Il a fallu se débarrasser de la musicalité de Jean-Quentin (Châtelain, premier interprète de ce monologue sur scène), il a une voix plutôt traînante comme ça (l'acteur montre au public).

Tatiana Vialle : Ce texte a sa propre langue, c’est s’approprier de façon nette un texte qui ne l’est pas du tout ; de le faire soi.

Pourquoi cette version minimaliste sans décors ?

Tatiana Vialle : Il faut s’adapter au lieu, passer du théâtre Liberté au théâtre du lycée, il faut changer des choses, c’est un travail intéressant, le spectacle y a gagné sans le décor. La salle compte dans un spectacle.

Préférez-vous jouer au cinéma ou au théâtre ?

Swann Arlaud : Le problème au cinéma est le « Coupez ! », on est moins maître de la situation. Au théâtre, personne ne nous coupe la parole. Le plaisir est dans la durée, c’est une arche émotionnelle. Les deux se nourrissent. Parfois, on a besoin de ce danger, de se confronter à un public immédiat. Au cinéma, le film sort un an plus tard.

Pourquoi ce choix musical, cette ambiance sonore ?

Tatiana Vialle : C’est une composition originale. Il ne s’agit pas de bruitages, il y a l’idée d’un duo sur scène, un dialogue entre Mahut et Swann.

Quelle est la part d’improvisation ?

Dominique Mahut : J’ai enregistré 4-5 musiques pour l’intérieur du texte et lié le reste à une totale improvisation avec des sons programmés. Le spectacle n’est jamais le même.

Comment sortir de l’idée de monologue ?

Tatiana Vialle : C’est une cartographie mentale, il faut remettre en ordre les éléments de sa mémoire pour savoir comment il est arrivé ici. Swann a fait des dessins partout sur scène.

Des conseils pour apprendre des textes aussi longs ?

Swann Arlaud : En répétition, sur scène, le texte devient de plus en plus encombrant, on l’a toujours dans la main. On fait des lectures devant des directeurs de théâtre, on le décortique, on le joue dans l’espace, c’est un texte spatialisé. On sait qu’à tel moment, il y a tel mot ou telle phrase. On découpe le texte pour comprendre et penser ce qui est dit. Il ne faut pas oublier de dire vraiment les mots.

Est-il plus facile de jouer seul ou à plusieurs ?

Swann Arlaud : Je ne sais pas. Il y a beaucoup de plaisir à être en charge d’un texte seul comme de jouer avec les autres. Mais se confronter à un texte seul, il y a une envie, une sorte de défi, un moment de grand plaisir.

 

Encore un immense merci à Marc Duran, proviseur et Charles Berling, directeur du théâtre Liberté- Châteauvallon, pour ce moment d’échange réjouissant et d’accès à la culture au lycée Bonaparte.